L’armée russe en Arménie renforce les zones proches de la frontière azérie

L’armée russe a occupé deux nouveaux sites dans le sud de l’Arménie près de la frontière azérie apportant une « garantie de sécurité supplémentaire » après le conflit de l’année dernière, ont rapporté les agences de presse russes et citant le Premier ministre en exercice de l’Arménie, Nikol Pashinyan.
Cette décision donne à Moscou une plus grande empreinte dans une région où elle a envoyé des troupes supplémentaires l’année dernière pour maintenir la paix, en vertu d’un accord qui a mis fin à une guerre de six semaines au cours de laquelle les forces azéries ont réalisé des gains territoriaux considérables contre les Arméniens de souche.
La Russie est un allié de l’Arménie, ancienne république soviétique appauvrie de moins de 3 millions d’habitants. Moscou a déjà une base militaire dans le nord-ouest de l’Arménie et a envoyé 2 000 soldats en tant que soldats de la paix au Haut-Karabakh, une enclave d’Azerbaïdjan peuplée d’arméniens de souche, en vertu de l’accord qui a mis fin aux combats de l’année dernière dans la région.
« Deux bastions de la 102ème base militaire russe ont été établis dans la région de Syunik », a déclaré l’agence de presse Interfax citant Nikol Pashinyan dans un discours au parlement arménien, faisant référence à la base existante de la Russie en Arménie.
« Il s’agit d’une garantie de sécurité supplémentaire non seulement pour la région de Syunik mais aussi pour l’Arménie », a ajouté Nikol Pashinyan.
Un premier ministre en intérim
Syunik est une bande stratégique d’Arménie située entre l’Azerbaïdjan, l’enclave azérie de Nakhitchevan et l’Iran. Le ministre arménien de la Défense a déclaré en février qu’Erevan souhaitait que la Russie étende sa présence et déploie des troupes plus près de l’Azerbaïdjan.
Nikol Pashinyan est resté en fonction à titre intérimaire après avoir démissionné de son poste de Premier ministre le mois dernier suite à un différend avec l’armée concernant le blâme pour l’issue de la guerre de l’année dernière, considérée comme une défaite humiliante. Une nouvelle élection est prévue pour le 20 juin.
Il a annoncé sa démission un jour après l’annonce par le président américain Joe Biden du génocide arménien par la Turquie pendant la Première Guerre mondiale, reconnaissance que les Arméniens recherchaient depuis des décennies.