Moscou sanctionne des personnalités et entreprises ukrainiennes

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine voit aujourd’hui des sanctions prises par Moscou contre des personnalités et entreprises ukrainiennes. Ces sanctions sont, selon le Kremlin, une réponse à des mesures similaires qui avaient été prises par Kiev à l’encontre d’entités russes. Parmi les personnalités aujourd’hui sanctionnées, on retrouve le ministre ukrainien de l’Intérieur, le fils du président Petro Porochenko ou encore l’ancienne égérie de la Révolution orange, Ioulia Timochenko.
La fin de l’année 2018 ne signe pas un dégel des tensions entre la Russie et l’Ukraine – bien au contraire. Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev a signé un décret sanctionnant 322 personnes physiques et 68 entreprises. Concrètement, leurs actifs en Russie sont gelés à compter du 1er novembre 2018. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov assure que « la Russie n’est pas à l’origine d’un tel échange de restrictions. C’est une mesure contrainte, une réponse aux démarches entreprises par la partie ukrainienne ». Selon les officiels russes, Moscou ne fait que répondre aux provocations de Kiev et choisit pour cela des cibles particulièrement visibles.
Ainsi, le fils du président ukrainien est visé tout comme le ministre de l’Intérieur. Son collègue en charge des Infrastructures a même réagi en affirmant qu’il est « bien et honorable » de figurer sur cette liste. Ioulia Timochenko a moqué sa présence sur cette liste de personnalités sanctionnées en rappelant qu’elle n’avait de « business ni ici ni là-bas, et (qu’elle) n’en aurai pas ». L’ancienne Première ministre est aujourd’hui considérée comme la rivale la plus sérieuse de Petro Porochenko pour les élections présidentielles qui auront lieu en 2019.
Finalement, ce geste inamical de Moscou ne change rien à la situation entre deux pays qui ne communiquent plus que par des coups de boutoir et des menaces. Le porte-parole du Kremlin laisse la porte ouverte à un arrangement lorsqu’il déclare : « Nous espérons que, tôt ou tard, la volonté politique de normaliser les relations avec la Russie commencera a germer en Ukraine. Ce n’est pas le cas pour l’instant ». Mais les deux pays ont-ils vraiment l’intention de rétablir le dialogue ? Rien ne devrait fondamentalement changer au moins avant le premier tour de la présidentielle ukrainienne prévue le 31 mars 2019.